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Le Barcelone - Juventus (0-3, doublé sur pe-nal-ty de Cristiano Ronaldo) de ce mardi 8 décembre 2020, présentait quelque chose de très particulier, voire symbolique à l'idée qu'il devait opposer, de nouveau en confrontation directe, deux footballeurs d'exception ayant placé la barre très haut en termes de qualité et de rendement, ces quinze dernières années... Deux joueurs aux stats monstrueuses dont la rivalité (surtout pour avoir évolué longtemps dans le même championnat et au même moment, ce qui n'est pas le cas entre Pelé et Maradona par exemple!) a largement dépassé le cadre du football pour atteindre une dimension planétaire, divisant le monde en deux blocs, comme à l'époque de la guerre froide! Lionel Messi et Cristiano Ronaldo ne se sont plus affrontés depuis le clasico du 6 mai 2018, et depuis 2011 en Ligue des champions... Le jeu en valait donc la chandelle! Du coup, ce match dans le match se présentait à mes yeux avec un double profil de Janus tourné à la fois vers le passé (tout ce que ces deux joueurs nous ont démontré avec une constance extraordinaire au plus haut sommet!) et vers l'avenir... Leur avenir! Ce soir, CR7 a encore une fois prouvé la terrible réputation de buteur absolu qu'il s'est forgée tout au long de sa carrière, de Manchester à la Juve, en passant par le Real Madrid où il se retrouve au sommet de son art... Buteur tout aussi absolu sur penalty, ce qui lui a valu autrefois le surnom de «Penaldo» de la part de la presse sportive catalane! Hélas, à trente-cinq ans, ses jours sont désormais comptés... Lors d'une interview sur la chaîne britannique ITV en novembre 2015, le Portugais déclarait: «J'ai encore six ou sept ans à jouer, et je veux gagner des titres collectifs qui me permettront ensuite de remporter des trophées individuels.» Ainsi, son départ du Real s'avérait finalement nécessaire pour se remettre sur orbite dans la course au Ballon d'or, son obsession! Cependant, depuis son arrivée à la Juve, le quintuple Ballon d'or peine à atteindre les altitudes qu'on lui reconnaît, collectivement avec la Vieille Dame en Ligue des champions (éliminée prématurément en deux éditions), et individuellement en Serie A. En effet, en deux saisons, il n'est toujours pas le capocannoniere du championnat... Cette saison, c'est un vétéran de trente-neuf ans, Zlatan Ibrahimovic, qui le tient en respect avec 10 buts en six matches, et lui 8 buts ex-aequo avec Romelu Lukaku! Au final, inversera-t-il la tendance ou vivra-t-il un nouveau coup à la Ciro Immobile! Ce soir, CR7 a réussi certes un doublé sur penalty, mais son influence dans l'entrejeu s'est réduite, autant que son explosivité et ses chevauchées d'autrefois... Quant à son éternel rival, un nouveau challenge s'impose, loin de la Catalogne (après 20 ans de bons et loyaux services dans un club qu'il a à la fois incarné et sublimé comme personne ne l'avait accompli avant lui), pour chercher à terminer en beauté sa brillante carrière comme il l'avait commencée (déjà champion du monde des moins de 20 ans!). Après le séisme planétaire provoqué par l'annonce de son départ (remis vraisemblablement à l'été prochain), Lionel Messi reste au creux de la vague. De moins en moins buteur en championnat comme en C1, il a en outre comme perdu la perception du jeu, sa rapidité de décision, sa vitesse balle au pied uniques qui ont entre autres fait sa réputation! Pour le reste (car contrairement à CR7, il ne se nourrit pas que du but), le sextuple Ballon d'or reste le métronome, l'organisateur avec un volume de jeu incroyable, doté d'une technique à la fois d'une simplicité et d'une complexité redoutables... A plusieurs reprises, on a vu la Puce argentine perforer avec une aisance déconcertante le catenaccio de la Juve, effaçant trois à quatre adversaires, pour échouer hélas dans la finition, ou offrir en vain des solutions à ses équipiers! Demain, bien entouré au PSG ou à Manchester City, Messi, même à trente-trois ans ou plus, fera de nouveau rêver à coup sûr... Fait, approuvé et certifié meilleur joueur au monde de la dernière décennie, la Pulga doit finir le travail tout devant et tout en haut, avant d'aller raccrocher définitivement à Newell's, son club de Rosario... Didi Mitovelli