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Restrictions des gros véhicules à Kinshasa : Bemba abroge les mesures de Bumba


Restrictions des gros véhicules à Kinshasa : Bemba abroge les mesures de Bumba Le Vice-Premier Ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, a levé, ce jeudi 12 juin, les restrictions horaires jusque-là imposées à la circulation des poids lourds dans la capitale congolaise. Désormais, les camions de gros tonnage sont autorisés à circuler et à livrer leurs marchandises à toute heure du jour comme de la nuit, sur l’ensemble du territoire de la ville-province de Kinshasa. Dans une correspondance officielle, le VPM Bemba justifie cette décision par la nécessité de fluidifier l’approvisionnement des marchés et de prévenir toute forme de pénurie, notamment en denrées alimentaires, matériaux de construction et autres produits de première nécessité. Jusqu’à présent, les poids lourds étaient soumis à une plage horaire stricte de 22h à 5h du matin conformément à une mesure prise par le gouverneur Daniel Bumba. Cette restriction visait à réduire les embouteillages et à limiter les risques d’accidents en journée. Mais elle avait suscité la colère des transporteurs, qui dénonçaient une décision inadaptée aux réalités du terrain. Les conducteurs de camions avaient même entamé un mouvement de grève pour exiger la levée de cette mesure. Lors d’une marche organisée la semaine dernière, l’un d’eux, interrogé par notre rédaction, dénonçait les risques d’insécurité encourus la nuit à Kinshasa. « Nous sommes exposés à plusieurs dangers en circulant uniquement la nuit. L’insécurité est devenue incontrôlable », avait-il déclaré. Conséquence directe de cette situation : plusieurs sources signalent déjà une rareté de la farine de blé dans différents quartiers de Kinshasa, avec une hausse sensible des prix dans certaines boulangeries et points de vente. Une tension qui, selon les autorités, devrait progressivement se résorber grâce à la levée des restrictions. Face à la grogne sociale, à la pression exercée sur les chaînes logistiques et aux besoins croissants de la population, le gouvernement central a donc revu sa position. « Tous les camions, quelle que soit leur configuration ou leur tonnage, sont désormais autorisés à circuler librement dans Kinshasa, sans contrainte d’horaire, à condition de respecter scrupuleusement le Code de la route », stipule le document ministériel. Cette mesure s’accompagne d’un mécanisme d’évaluation continue. Un comité de suivi, basé au sein du centre Caritas, se réunira tous les dix jours pour analyser les impacts de cette libéralisation et ajuster les modalités, en concertation avec les parties prenantes : autorités urbaines, syndicats des transporteurs, police de circulation et société civile. Reste à savoir si cette décision, bien qu’orientée vers une amélioration de la desserte urbaine, ne risque pas d’aggraver les problèmes de circulation dans une ville déjà engorgée par un trafic routier dense et souvent anarchique.

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