Cigarette Shikata_Photo Alain Biduaya

Kinshasa : la cigarette « Shikata » toujours commercialisée, malgré l’interdiction


La cigarette « Shikata » continue à être commercialisée à Kinshasa. La vente se porte bien. Les consommateurs connaissent désormais les méthodes d’achat. Tout se fait en secret. Pas de besoin de se faire remarquer, au risque de se faire remarquer. A Yolo Kapela, mardi 1er septembre, Daniel, un vendeur de « Shikata » explique que la mesure de son interdiction n’est pas connue. Il l’ignore. C’est depuis le 27 août que l’Inspecteur général de la Santé, Louis André Kombo, a interdit la vente de Shikata sur tout le territoire national de la RDC. Mais à Yolo, c’est Dallas (ville américaine), précisément au croisement de Capelle (que les Kinois ont déformé en Kapela). Dans ce coin bruyant, des jeunes et personnes âgées s’y retrouvent pour prendre un verre d’une boisson bien fraîche, et surtout, manger le célèbre « liboke ya Ngulu » (de la viande de porc préparée à l’aide d’un tonneau). Yolo Capelle, c’est aussi un lieu adulé par les vendeurs ambulants pour faire des affaires : arachides, habits, chaussures et cigarettes notamment, sont des produits proposés. Dans le lot, c’est aussi le Shikata. Cette cigarette très prisée dans les coins de la capitale, principalement la jante juvénile. Boites de nuit, bars, et autres lieux festifs sont des endroits où ce produit indien est le plus consommé. Vente clandestine Faux, estime le ministère de la Santé de la RDC. Ces vertus sont des illusions. D’où le retrait sur le marché de ce produit à base d’opiacées, afin de « prévenir la santé et le bien-être de nos compatriotes, surtout les jeunes. » C’est donc une drogue. Et devant ces mesures, Daniel vend clandestinement ce produit. Ancien vendeur d’arachides, il se plonge dans le Shikata, c’est la cigarette qui se porte bien sur le marché. Le code est connu entre vendeur et consommateur. C’est un jeu de question-réponse. Question : as-tu le Shikata ? Réponse : non. Le client propose qu’on lui donne un autre produit et le vendeur glisse le Shikata dans le paquet d’une autre marque. Le tour est joué. Mais la consommation n’est pas sur un lieu public. Clandestinement. Une méthode que maitrise mieux les agents des services de sécurité qui étudient ces faits et gestes, en tenue civile. « On venait d’arrêter un de mes amis, qui vendait le Shikata », relate Daniel. Les agents se sont présentés comme des acheteurs. Et c’est la même méthode que le vendeur a utilisée et il a été pris la main dans le sac. Dans sa note, le Programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques dénonce la consommation excessive et abusive de ce tabac pour la population à des proportions inquiétante et nuisible pour la santé. L’Inspecteur général de la santé, Louis André Komba Djeko, fait savoir que Shikata est d'origine indienne et entre frauduleusement sur le territoire national sans bulletin d'analyse ni autorisation de mise sur le marché. Daniel n’est pas au courant de cette mesure. Toutefois, il pense que si c’est interdit, les vendeurs ne devraient plus commercialiser le Shikata. Moto Mayele

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