Kananga : Malik Oziris appelle la jeunesse à un éveil de conscience face à la spiritualité et à la religion La salle du Barreau de la ville de Kananga a accueilli, ce dimanche 14 décembre 2025, une conférence-débat couplée à un concert éducatif autour du thème : « Éveil de la conscience de la jeunesse africaine face à la spiritualité et la religion ». L’activité a été animée par le conférencier Malik Oziris, assisté de Franck Ilunga et Herney Ntambue, devant un public majoritairement composé de jeunes. L’objectif affiché de cette rencontre était d’amener la jeunesse à questionner les fondements religieux et spirituels hérités de l’histoire coloniale, que l’orateur principal qualifie d’endoctrinement idéologique ayant profondément marqué l’Afrique en général et la République démocratique du Congo en particulier. Prenant la parole, Malik Oziris a expliqué les motivations ayant conduit à l’organisation de cette conférence. Selon lui, ses recherches personnelles et celles de son équipe, fondées sur des sources qu’il qualifie d’« histoire réelle », l’ont amené à remettre en cause les récits religieux communément enseignés. Il a estimé que la jeunesse africaine demeure largement influencée par des idées impérialistes et coloniales, au point de ne plus savoir, selon ses termes, distinguer la « vraie » de la « fausse » religion. Le conférencier a soutenu que cette situation a conduit à une perte d’identité chez de nombreux jeunes, qu’il accuse d’avoir remplacé l’admiration par l’adoration de certaines figures religieuses contemporaines. Il a dénoncé ce qu’il considère comme des dérives dans certaines pratiques, qu’il a qualifiées de faux enseignements. Au cœur de son intervention, Malik Oziris a insisté sur la nécessité pour les jeunes de se reconnaître avant tout comme Africains. Selon lui, l’Afrique disposait de sa propre spiritualité, communément appelée animisme, fondée sur la relation avec les ancêtres et la nature. Il a expliqué que, dans les sociétés africaines traditionnelles, la mort était perçue comme un passage et non comme une fin, ce qui conférait aux ancêtres un rôle central dans la vie spirituelle et sociale. Il a également affirmé que l’Occident aurait détaché l’Africain de ses racines spirituelles pour lui imposer une autre référence, tout en s’appropriant certains éléments de la spiritualité africaine. À ce sujet, il a établi une distinction entre la vérité et la réalité, estimant que la foi transmise par les religions révélées ne correspondrait pas toujours à l’expérience vécue, notamment face aux guerres, à la misère et aux souffrances persistantes dans le monde. Malik Oziris a par ailleurs exhorté les jeunes à renouer avec leur identité culturelle, notamment à travers les noms africains et la connaissance de leur propre histoire familiale. Il a regretté que beaucoup maîtrisent davantage les récits bibliques que leur généalogie, considérant cela comme une forme d’aliénation culturelle. En conclusion, le conférencier a annoncé le lancement prochain d’une série d’émissions radiophoniques sur différentes stations de la ville de Kananga afin de poursuivre la sensibilisation de la population. Conscient du caractère sensible de son discours, il a reconnu que cette démarche pourrait susciter des résistances, tout en affirmant sa détermination à aller jusqu’au bout. Les autres intervenants, Herney Ntambue et Franck Ilunga, ont respectivement développé des thématiques liées au développement personnel, à l’éveil de la conscience et à la spiritualité africaine. Une conférence similaire est annoncée pour le début ou le milieu de l’année prochaine, avec pour ambition d’approfondir la réflexion sur la place de la spiritualité africaine dans la société contemporaine. Crispin Phocas MAYIMBU








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