Crise dans l’Est de la RDC : l’EAC et la SADC actent des mesures décisives à Dar es Salaam Les chefs d’Etats des pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis en urgence, ce samedi 8 février 2025, à Dar es Salaam, pour examiner et trouver la solution à la crise sécuritaire dans la partie est de la RDC. Plusieurs décisions majeures ont été prises pour tenter de stabiliser la région et répondre aux défis sécuritaires et humanitaires croissants. Les Chefs d’Etas ont exigé un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, qui sera supervisé par les chefs de défense des deux organisations. Cette décision vise à stopper les affrontements entre l’armée congolaise (FARDC) et le groupe armé M23, qui ont intensifié les hostilités ces dernières semaines. Le Rwanda sous pression L’un des points sensibles abordés concerne le rôle du Rwanda dans la crise. L’EAC et la SADC ont appelé Kigali à lever ses “mesures défensives” et à garantir le retrait des forces armées étrangères du territoire congolais. Une pression diplomatique qui pourrait compliquer davantage les relations déjà tendues entre la RDC et son voisin rwandais. Malgré la méfiance de Kinshasa, la réunion a mis l’accent sur la nécessité d’un dialogue avec les groupes non étatiques, y compris le M23. Cette approche, bien que controversée, est perçue comme un levier crucial pour parvenir à une paix durable. La crise humanitaire étant aggravée par les affrontements, l’EAC et la SADC ont insisté sur l’urgence de rétablir l’accès humanitaire. En ce sens, la réouverture de l’aéroport de Goma et des principales routes d’approvisionnement a été décidée. Cette mesure devrait permettre un acheminement plus rapide de l’aide aux populations affectées. L’un des engagements majeurs pris à Dar es Salaam concerne la mise en œuvre immédiate du plan d’opérations conjointes pour la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Cette milice, historiquement opposée au régime de Kigali, reste un facteur de déstabilisation dans la région et un prétexte souvent invoqué par le Rwanda pour justifier ses incursions en RDC. Pour garantir l’application de ces mesures, les chefs de défense des deux organisations se réuniront dans les cinq jours. Cette rencontre sera déterminante pour définir les mécanismes concrets de supervision du cessez-le-feu et du retrait des forces étrangères. A noter que Félix Tshisekedi n’a pas rallié Dar es Salaam. Il a participé à la réunion par visioconférence. Le président congolais s’est fait représenté par son chef du Gouvernement, Judith Suminwa. Reste à voir si ces engagements seront respectés sur le terrain, ou s’ils resteront lettre morte comme tant d’autres accords avant eux.
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