RDC : Salomon Kalonda poursuivi pour "des faits touchant à la sécurité nationale"
Les services des renseignements qui ont interpellé mardi dernier Salomon Kalonda, Conseils spécial et politique de Moïse Katumbi, n'ont pas jusqu'à ce jour communiqué sur les raisons de cette interpellation que l'opposition qualifie d'enlèvement.
Des sources proches consultées par le confrère Choukran Litsani renseignent que "l'interpellation de Monsieur Della a été faite pour des raisons d’enquêtes sur des faits touchant à la sécurité nationale. Contrairement à ce qui se propage sur les réseaux sociaux et autres médias affirmant l’implication de la Présidence de la République dans ce dossier, les enquêtes sont faites et se poursuivent en toute indépendance", lui a confié un haut responsable des Services de Sécurité.
Le porte-parole du Gouvernement et ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya explique par ailleurs que cette interpellation s’inscrirait dans le cadre des violences qui ont émaillée les dernières manifestations de l’opposition, rappelant par ailleurs que l’opposant Martin Fayulu a été filmé en train de demander à des manifestants d’attaquer les forces de l’ordre avec des pierres.
« Il a été arrêté par les serveurs de renseignements. Au moment approprié, les services vont communiquer les raisons de cette arrestation », a-t-il affirmé.
Sur le plateau de France 24 mercredi dernier, Patrick Muyaya a déclaré : "le 20 mai, des membres éminents du parti de Moïse Katumbi ont appelé à attaquer une ethnie et prédit qu'il y aurait des morts. C'était donc une violence préméditée et organisée."
METHODES RÉTROGRADES, SELON N'SHOLE
Dans une interview sur Télé 50, à Kinshasa, Mgr Donatien N'shole, Secrétaire général de la CENCO, a fustigé l'arrestation du proche de Katumbi.
« La raison pour laquelle on l’a arrêté je ne sais pas, donc je ne sais pas me prononcer, mais la façon dont il a été arrêté, ces sont des méthodes rétrogrades, c’est vraiment rétrogrades, pas digne pour un état de droit. « , a-t-il déploré.
Même s’il y a des bonnes raisons qui ont conduit à son arrestation, Donatien N’shole regrette par ailleurs que la procédure en la manière ne soit pas respectée.
« On peut y avoir des bonnes raisons de l’arrêter, je ne condamne pas le fait de l’arrêter parce que je ne sais pas pourquoi, mais il y a une façon d’arrêter quelqu’un dans un pays civilisé. Il y a quand même une procédure…mandat d’amener, que la personne sache, vous avez vu comment on l’a saisi, comme un criminel, un terroriste qu’on était entrain de poursuivre, est-ce le cas quand même ? », a-t-il poursuivi.
VOIX DES SANS VOIX DÉNONCE L'ENLÈVEMENT
Dans un communiqué du mercredi dernier, l'ONG la Voix des sans voix dénonce "l’interpellation frisant un quasi enlèvement, mardi 30 mai 2023, de monsieur Salomon Idi Kalonda, membre du parti politique Ensemble pour la République et Conseiller Spécial de l’opposant Moise Katumbi et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2023, avec une brutalité inexplicable et inacceptable et ce, quelques jours seulement après une répression brutale et dans le sang des manifestants, membres des partis politiques de l’opposition choque, désillusionne et révolte les consciences des congolaises et congolais qui s’attendaient à vivre continuellement dans un Etat de droit en RDC sous le règne du Président Félix Tshisekedi".
LES JEUNES DE ENSEMBLE DANS LA RUE
Les jeunes de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi étaient dans la rue mercredi pour manifester leur ras-le-bol. Ils ont brûlé des pneus sur l'avenue Kasapa précisément au niveau de l'arrêt de bus Géo en face de la clinique Bon Berger.
« Libérez Salomon, libérez Salomon SK Ladela », ont-ils scandé après avoir allumé le feu perturbant ainsi la circulation sur ce tronçon qui mène vers le campus de l'Université de Lubumbashi.
KALONDA DANS UN ÉTAT CRITIQUE
Pendant ce temps, Moni Della, proche de Salomon Kalonda qui lui a rendu visite mercredi révèle qu'il est dans un état critique.
« Les officiers militaires qui détiennent le Spécial à la Demiap disent attendre les instructions de la Présidence pour se déterminer. Il n’a pas été entendu jusque-là. C’est un otage du Régime Tshisekedi », dit-il.
Pour rappel, le conseiller spécial et politique de l'opposant Moïse Katumbi, Salomon Idi Kalonda, arrêté ce mardi 30 mai, à l’aéroport international de N’djili, à Kinshasa. Salomon Kalonda s’apprêtait à quitter Kinshasa avec l’opposant candidat à la prochaine présidentielle Moise Katumbi.
 
          




 
  
  
  
  
  
  
  
  
  
 


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