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RDC : Alliance pour le Changement appelle à un « sursaut national » face à la crise sécuritaire dans l’Est Le président sectionnaire de l’Alliance pour le Changement (A.Ch) à Windsor, Éric Bende, a présenté samedi 06 décembre un exposé approfondi sur la situation géopolitique et sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo. Dans son intervention, il a appelé à une prise de conscience collective et à un engagement national renouvelé pour mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de deux décennies. Un conflit enraciné dans l’histoire récente de la région Revenant sur la genèse de la crise, Éric Bende a rappelé que l’actuelle instabilité découle du génocide rwandais de 1994, suivi de l’afflux massif de réfugiés hutus dont des génocidaires vers l’Est de la RDC. Ces événements ont progressivement mené aux deux guerres du Congo, ayant profondément remodelé l’équilibre sécuritaire régional. Un conflit désormais internationalisé L’orateur a souligné que la présence de militaires rwandais aux côtés du M23 inscrit aujourd’hui les violences dans la catégorie des « conflits armés internationalisés », au regard du droit international humanitaire. Une qualification qui élargit les options juridiques et diplomatiques de la RDC. Des causes multiples et imbriquées L’exposé identifie trois grands facteurs à l’origine de la crise persistante : Géopolitiques, liés aux ambitions d’influence des pays voisins ; Économiques, autour de l’exploitation illégale des minerais stratégiques ; Politiques, en lien avec la faiblesse de l’État dans certaines zones. Plus de 120 groupes armés continuent d’opérer dans l’Est, illustrant la complexité d’un conflit à la fois local, régional et global. Une crise humanitaire alarmante Le président sectionnaire a insisté sur l’ampleur de la tragédie humaine : plus de 6 millions de morts en vingt ans ; 7 millions de déplacés internes ; une flambée des violences sexuelles, dont 10 000 cas enregistrés en janvier et février 2025 dans l’Est selon l’UNICEF ; 26 millions de Congolais en situation de faim ; près de 375 000 enfants exposés au risque de recrutement par des groupes armés. « Le conflit n’est pas seulement une affaire géopolitique. C’est avant tout un drame humain qui interpelle la conscience de chacun », a-t-il martelé. Des enjeux miniers au cœur des rivalités mondiales Le cobalt, le coltan et l’étain, indispensables aux technologies modernes, attirent les grandes puissances et placent la RDC au centre d’une compétition stratégique mondiale. Selon Éric Bende, cette dimension géoéconomique explique en grande partie la persistance des violences. Trois scénarios pour l’avenir Le discours propose trois trajectoires possibles : Pessimiste : intensification du conflit et risque d’embrasement régional ; Réaliste : poursuite des tensions mais stabilisation relative ; Optimiste : montée en puissance des FARDC, pressions internationales et affaiblissement de l’économie de guerre. Un appel à un Dialogue national inclusif L’A.Ch estime que la sortie de crise passera par : - une réforme profonde des FARDC ; - une diplomatie renforcée ; - L'assainissement de la gouvernance minière ; - Un développement économique ciblé ; - Une véritable justice transitionnelle. À l'en croire, « la solution durable doit d’abord venir des Congolais eux-mêmes ». Il plaide pour un Dialogue national inclusif réunissant les forces vives du pays. « L’heure n’est plus à la résignation » Le président sectionnaire appelle à un sursaut collectif : « La RDC doit redevenir un État fort, souverain et stratégiquement conscient de son rôle en Afrique. » Il sied de noter que cette déclaration intervient dans un contexte diplomatique sensible. Ce, peu après la signature de l’accord entre la RDC et le Rwanda, un développement diplomatique majeur qui suscite à la fois espoirs, interrogations et vigilance au sein de la classe politique congolaise. Louv