C’est une scène triste à laquelle ont assisté les sénateurs, jeudi 30 avril, lors de l’examen et de l’adoption du calendrier des matières de la session ordinaire de mars. Officiellement, c’était la matière inscrite à l’ordre du jour avant que la salle ne se transforme en un ring. En face, deux protagonistes : Alexis Thambwe Mwamba, président de la chambre haute et la sénatrice Bijou Goya. Véritable pugilat entre les deux « sages » de la République. En lieu et place des coups de poings, ce sont des coups verbaux, pas décents qui ont caractérisé les deux sénateurs, devant les 100 qui ont assisté au « spectacle. » Le décor est planté. Avant de monter sur le « ring », les 100 « spectateurs » sont appelés au respect des mesures barrières édictées par le Comité multisectoriel de la Riposte. Covd-19 oblige. Mais entre les deux protagonistes, pas de cache-nez, ni de « garde-bouche ». Sur le ring, c’est là où tout se joue. Pas se semblant. C’est l’heure de taper. Avec les mains, les pieds (aussi) pour la boxe française, mais c’était sans oublier que les mots pouvaient aussi frapper fort. Pomme de discorde entre les deux protagonistes du jour : la sénatrice Bijou Goya avait défié celui détient la ceinture-marteau du perchoir. Elle lui a adressé une lettre demandant des éclaircissements dans la passation de marché des travaux de transformation de l’hémicycle. Les cordes Profitant de son avantage de par sa position du président du bureau du Sénat, tant en hauteur qu’en position, Thambwe Mwamba tente de renvoyer Bijou Goya sur les cordes. Il l’accule en lui rappelant ses manœuvres de manque de moralité au moment de pré-campagne et de campagne. En effet, la sénatrice lorgnait le poste de questeur. D’un signe de la main, ATM veut que la presse filme la séquence. « Au moment de l’ouverture de la pré-campagne pour l’élection du bureau, vous êtes venue chez moi et à mon cabinet à plusieurs reprises pour demander le soutien à votre candidature comme questeur du Sénat. Je vous ai signalé que la décision n’était pas à mon niveau, mais au niveau des autorités du Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme de Joseph Kabila, ancien président de la RDC », assomme-t-il. Premier round. Deuxième round. « J’ai présenté votre candidature au FCC comme je l’ai fait pour beaucoup d’autres candidatures. Les autorités du FCC l’ont rejeté considérant que vous n’avez pas la compétence nécessaire pour cette fonction et que vous n’avez pas la moralité qu’il faut pour cette fonction ». C’est ici qu’ATM frappe fort. Il enchaîne : « Toujours pendant cette période de campagne, vous m’aviez invité à plusieurs reprises chez vous pour boire du champagne, j’ai toujours refusé poliment et systématiquement ». Le troisième round est fatal. La sénatrice Goya semble baisser la garde. Son adversaire frappe en plein visage : « Vous vouliez mon appui pour devenir questeur du sénat. Vous m‘avez dit que nous allons nous faire du fric si vous êtes élue questeur du sénat. Je vous ai répondu que je suis venu au Sénat pour y laisser mon emprunte et non pour faire du fric et que j’en avais pour vivre décemment et faire vivre ma famille », tape-t-il au quatrième round. La révolte Alors qu’on s’attendait vers un Knock out (KO) d’ATM sur Bijou Goya, elle se souvint qu’elle avait aussi des arguments à faire valoir. Révoltée, elle réplique coup sur coup : « Monsieur le Président, vous avez débordé les limites et je ne vous le permettrai pas. J'ai la parole pare que je suis sénatrice comme vous. Vous n'êtes pas digne d'être président de cette chambre ». Cinquième round. Bijou Goya est restée dans les cordes, forte et le favori ATM s’est alors vu en danger. La Police intervient pour éviter le pire. Le public s’en mêle et le combat de termine en queue de poisson. Ni vainqueur ni vaincu entre les deux, même les points n’ont pas pu départager les deux « boxeurs » sénateurs. Le combat entre la moralité et la méritocratie n’aura jamais connu de fin. Au prochain round.
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