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Décès de Léonard Mulamba : un géant de la presse congolaise s’en est allé


Décès de Léonard Mulamba : un géant de la presse congolaise s’en est allé Léonard Mulamba, figure emblématique du journalisme congolais et premier rédacteur en chef congolais de Radio Okapi, s’est éteint ce jeudi 5 juin à Kinshasa, des suites d’une courte maladie, selon ses proches. Il avait 68 ans. Sa disparition laisse un vide immense dans le paysage médiatique congolais. Pendant près de quatre décennies, Léonard Mulamba a incarné la rigueur, l’éthique et la résilience journalistique dans un environnement souvent traversé par des turbulences politiques. À Radio Okapi, il a contribué pendant 20 ans à forger une ligne éditoriale indépendante et crédible, dans un pays où la liberté de la presse est régulièrement mise à l’épreuve. « Son engagement pour l’éthique du journalisme, sa loyauté envers Radio Okapi et son sens aigu du devoir resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Léonard était un homme de convictions, de dialogue et d’écoute. Jusqu’à ses derniers jours, il n’a cessé de réfléchir et d’échanger sur l’avenir de la radio, fidèle à son attachement profond à ce média qu’il a servi avec dignité et passion », a salué Amadou Ba, directeur adjoint de Radio Okapi. Un parcours semé d’obstacles, guidé par la conviction Né en 1957 à Ngandajika, dans la province de Lomami, Papa Léo, comme l’appelaient affectueusement ses confrères, entame sa carrière dans les années 1980 à l’Office Zaïrois de Radio-Télévision (OZRT), devenue aujourd’hui RTNC. Ce diplômé de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information (ISTI, actuelle UNISIC) a dû surmonter les barrières ethniques et politiques dès ses premiers pas dans la profession. Recalé à l’issue d’un concours pourtant réussi, il n’intègre l’OZRT qu’à la suite d’une intervention du ministre de la Communication de l’époque. Une injustice qu’il avait racontée sans amertume mais avec lucidité, lors de son passage dans l’émission Grand Témoin sur Radio Okapi. Il y travaille durant sept ans, jusqu’à son licenciement en 1992, dans le contexte chaotique qui suit les pillages de Kinshasa. Il est alors accusé, sans preuve, d’être proche du Premier ministre Étienne Tshisekedi, alors qu’il était simplement accrédité à la primature. Le Potentiel, puis l’aventure Radio Okapi En 1993, Papa Léo rejoint le quotidien Le Potentiel, où il passera également sept années. Là, il gravit patiemment les échelons, jusqu’à en devenir le rédacteur en chef. Il finira par démissionner pour des raisons éditoriales, un départ qui témoigne, une fois encore, de sa fidélité aux principes déontologiques du métier. Son arrivée à Radio Okapi, dès les premières heures de la radio onusienne en RDC, marquera un tournant décisif. Léonard Mulamba y trouvera un espace où exercer pleinement son idéal journalistique : impartialité, vérité, équilibre. Il y deviendra une référence, un repère, une conscience professionnelle pour plusieurs générations de journalistes. Une retraite active et tournée vers la transmission Retraité depuis 2022, Léonard Mulamba n’avait pas pour autant décroché du journalisme. Il travaillait à la rédaction de plusieurs ouvrages sur la presse congolaise, nourris de ses quarante ans d’expérience. Il se consacrait aussi au mentorat de jeunes journalistes, notamment via l’accompagnement individuel. Discret, posé, mais ferme sur les valeurs qu’il défendait, Léonard Mulamba laisse derrière lui une œuvre faite de mots justes, de combats silencieux et d’une intégrité professionnelle exemplaire. Un baobab, comme le surnomment ses anciens confrères. Il restera dans la mémoire collective comme l’un de ceux qui ont donné au journalisme congolais ses lettres de noblesse.

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